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Malbouffe pourquoi comment ?
1 février 2010

Constat alimentaire

    Au total, la consommation de produits céréaliers, de légumes secs et de féculents a considérablement chuté au cours des dernières décennies (même si une stabilisation de la consommation s’observe depuis quelques années).
Ces groupes d’aliments constituent les principales sources de glucides dits " complexes ", en particulier d’amidon et de fibres alimentaires. La réduction de la consommation de ces aliments dans la ration journalière au cours des dernières décennies a contribué à réduire les apports énergétiques et d’amidon (mais également de fibres et de protéines végétales). Au contraire, l’augmentation de la consommation de produits sucrés a eu pour conséquence d’augmenter la contribution des sucres simples dans la ration énergétique.
Si l’augmentation de la consommation de fruits et légumes a permis d’améliorer l’équilibre nutritionnel et a contribué à augmenter les apports en vitamines et en fibres, la réduction récente de leurs apports va dans le sens d’une réduction de la densité en micronutriments.


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    La consommation de pain, mais aussi de pomme de terre est actuellement au tiers de ce qu’elle était au début du siècle. Malgré l’accroissement de la consommation de divers produits céréaliers, celle-ci ne vient pas compenser la diminution liée au plus faible usage du pain.
La consommation de pommes de terre est variable selon les régions (les populations du Nord restent les plus fortes consommatrices) et selon les catégories socioprofessionnelles. Elle a considérablement diminué au cours des dernières décennies passant de 178 kg/an/habitant en 1925, à 118 kg/an/habitant en 1975 et à 64,5 kg/an/habitant en 1996. Depuis 1990, on assiste à une légère remontée de cette consommation, favorisée par la mise à disposition par les industries agro-alimentaires de produits préparés (pommes de terre épluchées, chips ...).


    La consommation de fruits a augmenté particulièrement entre 1950 (40 kg/an/habitant) et 1990 (72 kg/an/habitant). Depuis 1990, elle diminue progressivement (en 1996, elle était de 65 kg/an/habitant).
Elle semble être stabilisée, voir en léger recul au cours des dernières années.


    En France, entre 1950 et 1990, la consommation de viande (toutes viandes confondues) a progressé continuellement passant de 44 kg/an à 91 kg/an/habitant pour fléchir ensuite aux environs de 85 kg/an/habitant en 1996.
La consommation annuelle de poisson pendant cette période est en augmentation constante, passant de 10 kg/an/habitant en 1950 à 25 kg/an en 1996. Cette évolution s’explique par le développement des nouvelles préparations de poissons (conserves, surgelés, préparations industrielles …).
La consommation d’œufs a augmenté au cours des dernières années du fait de l’utilisation des œufs et dérivés dans de nombreuses préparations industrielles alimentaires.


    La consommation de sel est mal connue en France : il n’existe aucune mesure de natriurèse de 24 h (seul critère objectif pour évaluer la réalité des apports quotidiens de sel) sur un échantillon représentatif de la population. La valeur de 12 g de sel par jour a été retenue comme limite supérieure de consommation, au-delà de laquelle le risque pour la santé fait l'objet d'un consensus large. Or des études régionales sur la natriurèse ont montré que la valeur de 12 g/j était dépassée dans une fraction importante de la population (plus de 20 %). Les premiers résultats de l’étude INCA (Enquête individuelle nationale de consommation alimentaire) réalisée par l’Observatoire des consommations alimentaires sur un échantillon représentatif de la population montrent que les apports de sodium (ne prenant pas en compte l’ajout volontaire de sel) sont supérieurs à 12 g/j chez 10 % des sujets : le pourcentage est certainement sous-estimé par rapport à ce que pourrait montrer l’étude de la natriurèse de 24 heures.


    La consommation totale de sucre (de betterave ou de canne) a considérablement augmenté, passant de 26 kg/an/habitant en 1953 à 40 kg/an/habitant en 1974. Ensuite une légère réduction a été observée avec une stabilisation depuis 1985. En 1995, cette consommation était de 34 kg/an/habitant.
En fait la consommation du sucre " en nature " a fortement baissé depuis 1970 (passant de 23 kg/an/habitant à 14 kg/an/habitant en 1995), alors que les quantités incorporées aux aliments industriels ou aux boissons ont augmenté. De 1950 à 1995, la consommation de boissons sucrées, jus de fruits et nectars a été multipliée par 6 pour atteindre 50 l/an/personne. La consommation de produits riches en sucres (gâteaux, crèmes glacées, sorbets …) a augmenté encore plus, passant de 1 kg/an/habitant en 1960 à 14 kg/an/habitant en 1995.


    Les conséquences de l’évolution de l’alimentation sont les suivantes :

    •    Une réduction globale de l'apport énergétique (en rapport avec la diminution des dépenses énergétiques)
   
    •    Une diversification importante de l'alimentation (avec une participation des différents groupes d'aliments dans la ration journalière)
   
     •    Une modification de la répartition des différents macronutriments dans la couverture des besoins énergétiques:
    - Diminution de la part des glucides particulièrement complexes et augmentation de la part des sucres simples (saccharose).
    - Augmentation de la part des protéines d'origine animale et diminution de la part des protéines d'origine végétale.
    - Augmentation de la part des lipides, notamment invisibles et saturés.
   
    •    Une réduction des apports en de nombreux micronutriments en rapport avec, d’une part la réduction globale des apports énergétiques et, d’autre part, avec la modification structurelle de la ration caractérisée aujourd’hui par une part de plus en plus importante d'aliments fournissant des calories " vides ", c’est-à-dire des aliments (sodas, confiseries,…) contenant des sucres simples, mais sans apport en micronutriments. Ce phénomène a contribué à réduire la " densité " en micronutriments de l’alimentation (concentration en vitamines et minéraux par unité d’énergie).
   
    •    Une diminution de l’apport des fibres alimentaires.


   
    Cette évolution s'est avérée bénéfique en termes de santé publique sur certains points, et négative sur d'autres. Il serait regrettable de méconnaître les caractères positifs de l'évolution de notre alimentation. L'alimentation est incontestablement plus variée, plus diversifiée qu'autrefois. La diversité de l'alimentation est beaucoup plus favorable à la santé que la monotonie. On doit se réjouir de voir que la " démocratie " s'est faite dans le domaine alimentaire : la viande et les fruits, qui étaient réservés à des classes sociales particulièrement favorisées au début du siècle, sont devenues, comme tous les autres groupes principaux d'aliments, accessibles à la presque totalité de la population vivant en France.

    Mais si les grands problèmes de carence sévère ont disparu, l'évolution de l'alimentation en France a eu quelques conséquences négatives en termes de facteurs de risque de certaines maladies. Manger beaucoup plus que ce qui est nécessaire pour couvrir les besoins et en parallèle avoir une activité physique insuffisante. Préférer une alimentation riche en matière grasse ou en sucre, consommer trop de lipides, notamment d’acides gras saturés, ou trop d'alcool, consommer trop peu de glucides complexes et de fibres, de vitamines ou de minéraux.
   
    Les conséquences d’une telle alimentation accroissent le risque de voir apparaître des maladies métaboliques et nutritionnelles qui peuvent non seulement diminuer l'espérance de vie, mais aussi altérer une bonne partie de la vie.

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